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Crise des droits humains au Mali: Enlèvement de Cheick O. Diallo à Bamako 

Ce samedi 25 octobre 2025, à Banankabougou, dans le district de Bamako, des hommes cagoulés, se présentant comme des agents de la Gendarmerie nationale, ont violenté et enlevé M. Cheick O. Diallo, syndicaliste de la centrale CSTM, laissant derrière eux une famille désemparée et une communauté inquiète. Selon les informations recueillies, cet acte aurait entraîné des blessures graves, notamment une jambe fracturée chez la victime.

Depuis cet incident, la famille et les proches de M. Diallo n’ont reçu aucune nouvelle le concernant, malgré leurs multiples visites à la gendarmerie et à la police. Cette situation soulève des questions graves sur la sécurité physique des personnes et la protection de leurs droits fondamentaux dans notre pays en contexte de transition, de réformes publiques et de Refondation de l’État.

La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) et toutes les autres organisations de défense des Droits de l’Homme sont interpellées sur l’état des droits humains et la réponse appropriée à apporter sur ce cas d’enlèvement à Bamako.

Cheick O. Diallo, ancien Secrétaire général de la Section centrale syndicale des travailleurs du Mali à la SOMAGEP, a toujours été un ardent défenseur des droits des citoyens. Il faut rappeler qu’il avait dénoncé la mauvaise qualité de l’eau distribuée et consommée par la population générale. Pour cet acte,  il a été incarcéré pendant neuf mois à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako, accusé de tentative de déstabilisation du régime en place. À sa sortie, il a été licencié par la SOMAGEP et est depuis en chômage. 

Son nouvel enlèvement semble s’inscrire dans une série d’agressions contre des individus qui osent exprimer leurs opinions et solutions sur les problématiques d’intérêt public.

Les témoins rapportent qu’il a été arrêté à Banankabougou où se trouve son grin, pendant qu’il débattait sur la gestion du pays. Selon nos informations, un membre de son grin aurait été soupçonné d’avoir alerté des agents qui sont venus l’arrêter.

Cette situation soulève des inquiétudes sur les agissements extrajudiciaires qui se multiplient, la liberté d’expression et le droit Constitutionnel de se rassembler tant que cela n’a pas été légalement interdit, qui sont constamment compromis par des pratiques liberticides adoptées sous prétexte de sécurité. D’ailleurs, les raisons sont souvent inexactes et ou infondées.

Ces pratiques inacceptables constituent des violations flagrantes des droits humains. Elles portent atteinte à l’État de Droit dont le respect est régulièrement recommandé dans les récents fora, comme une solution efficace de sortie de crise, un facteur de stabilité durable, de protection de la cohésion sociale et de la bonne gouvernance au Mali.

Les institutions judiciaires de la République, les organisations et défenseurs des droits de l’Homme, telles que l’AMDH, la CNDH, les Avocats du Mali, doivent faire entendre leur voix pour dénoncer ces pratiques arbitraires qui s’exercent en dehors de tout cadre juridique et judiciaire.

Cet enlèvement de M. Diallo intervient après celui de Youssouf D. DIAWARA, de Mamedi D. DRAME, de Aliou TOURE, journaliste; El Bachir THIAM; l’Honorable Alassane Abba, Daouda Magassa de la CMAS et plusieurs autres. Ce n’est donc pas un incident isolé, mais plutôt le reflet d’une atmosphère de peur et d’intimidation qui règne au Mali. Il est temps que les Agences des Nations unies au Mali, la Société Civile et ses organisations de défense des droits de l’homme ainsi que les citoyens engagés contre les violences et les violations des droits, unissent leurs voix pour réclamer justice et respect des droits fondamentaux au Mali.

Albadia DICKO

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