Editorial : Echanges acrimonieux entre le Mali et l’Algérie : valorisons le savoir-vivre et l’humanisme du peuple manding
A l’occasion de la 80ème Assemblée générale des Nations Unies, la tribune internationale a été le théâtre d’un affrontement verbal entre le Mali et l’Algérie, révélant une rupture de confiance entre deux nations historiquement liées par des liens d’amitié et de solidarité. Dans ce contexte tendu, il est essentiel de se rappeler les valeurs qui unissent les peuples, en particulier les maliens, enracinées dans le savoir-vivre et l’humanisme du peuple mandingue.
Le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, a exprimé des préoccupations légitimes face à la situation sécuritaire dans le Sahel, accusant l’Algérie de soutenir des groupes armés. Bien que ces mots aient pu sembler durs, ils viennent d’une préoccupation profonde pour la sécurité et l’intégrité territoriale du Mali. Cela ne doit pas occulter le fait que le Mali a une longue tradition d’accueil et de réconciliation, des valeurs chères aux Maliens qui se traduisent dans les principes du respect et de la dignité humaine.
Le peuple manding, connu pour sa richesse culturelle et ses valeurs de tolérance, a toujours prôné le dialogue plutôt que la confrontation. Historique est le soutien inconditionnel que le Mali a apporté à l’Algérie pendant sa lutte pour l’indépendance. Ce passé glorieux devrait servir de fondement à une coopération renouvelée, plutôt que d’être éclipsé par des échanges acrimonieux.
La sagesse mandingue enseigne que « le savoir-vivre est la clé de la paix ». Dans un monde où les tensions géopolitiques sont exacerbées, il est nécessaire pour les dirigeants maliens et algériens d’adopter un langage de paix et de réconciliation. Les accusations de terrorisme ou de trahison doivent céder la place à des discussions constructives. La diplomatie, même dans les moments difficiles, doit être le reflet des valeurs d’humanisme et de solidarité qui caractérisent les peuples du Sahel.
Il est temps de rappeler aux décideurs des deux côtés de la frontière que l’histoire du Mali et de l’Algérie est celle d’un combat commun contre l’oppression et l’injustice. Les générations précédentes ont sacrifié leur bien-être pour la liberté de leurs peuples. Aujourd’hui, cette mémoire doit inspirer une nouvelle ère de collaboration, fondée sur le respect mutuel et la coopération.
La Confédération des États du Sahel (AES), dont le Mali est un membre actif, doit être un vecteur de paix et de développement, non seulement pour ses membres, mais aussi pour toute la région. En se concentrant sur des initiatives de développement commun, en investissant dans des projets qui profitent à tous, les pays du Sahel peuvent transformer les défis en opportunités.
Face à l’adversité, le Mali doit rester fidèle à ses valeurs humanistes et à son savoir-vivre. En cultivant les liens d’amitié et en renforçant le dialogue, il est possible de surmonter les désaccords et de bâtir un avenir pacifique pour tous avec l’ensemble de nos voisins. La voix de l’humanisme et de la solidarité doit résonner plus fort que celle de la discorde. Ensemble, dans un esprit de respect et d’entraide, les peuples du Sahel peuvent tracer un chemin vers la paix et la prospérité.
Albadia Hamadoun DICKO
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