Editorial

‎ ‎Hijab fashion: quand les djihadistes font la mode

‎Ah, Maliba, pays où le choix vestimentaire des femmes est désormais dicté et imposé par un djihadiste ! S’il y a une chose que les maliennes ont parfaitement compris, c’est que le voile n’est pas qu’un simple bout de tissu, mais un symbole de la diversité culturelle et religieuse du Mali. Qui aurait cru qu’un foulard pouvait générer autant de débats, de passions et, surtout, être imposé ?

‎Depuis des générations, les femmes du Mali, avec leur flair inimitable, choisissent de porter le voile, non pas parce qu’on leur a mis un pistolet sur la tempe, mais parce que, tout simplement, elles aiment le style ! Entre le hijab chic et le khimar ample, c’est un peu comme une fashion week en plein air. Mais voilà, certains, avec leur esprit de colonisateur, semblent vouloir imposer une vision monolithique de ce que devrait être le port du voile. À ce rythme même les hommes vont désormais se déplacer avec leurs hijabs.

‎Peut-on parler de liberté de choix alors que les nouvelles règles du Jnim, ce groupe qui a manifestement décidé d’entrer dans le monde de la mode, s’imposent avec une rigueur inouïe ? La femme malienne, à la fois forte et déterminée, répond avec humour et défi : “Non, les djihadistes ne peuvent pas me faire porter ce que je n’aime pas ! je portais déjà le hijab ,maintenant je vais varier les couleurs pour eux et le plaisir de leurs beaux yeux !” Voilà une réponse qui en dit long sur l’esprit comique et indomptable de ces femmes. Qui a besoin d’ennemis quand on a des djihadistes pour redéfinir ce qu’est la vraie mode et ces femmes qui gèrent le problème avec humour ?

‎Car n’oublions pas, le voile au Mali est un masque pour rentrer dans des chambres de passe et des hôtels étant déguisées mais aussi un passeport pour accéder à des réseaux sociaux et professionnels. Un peu comme un club très exclusif où le mot de passe est… un foulard. Alors, messieurs les djihadistes, pensez-vous vraiment que vous pouvez nous dicter les règles de notre propre jeu ? En réalité, vous ne faites que nous réconforter dans notre quotidien et finalement, ça fait rire, votre tentative d’imposition.

‎Et que dire de la laïcité ? Ah, cette belle idée d’une séparation entre l’État et la religion qui peine à s’imposer dans un pays où l’islam est plus qu’une simple croyance, mais une véritable culture. Musulmanes, chrétiennes, ou animistes qui ne portent pas de Bazin avec voile ou hijab les vendredi? Tout le monde sans exception . Le Mali, c’est un peu comme une grande famille où chacun porte son costume traditionnel, et le voile en fait partie intégrante. Mais il n’est pas question ici d’imposer un uniforme. Chaque femme a le droit de choisir son style, que ce soit pour la prière ou pour flâner au marché ou au grin.

‎Alors, chers djihadistes, avant de vouloir imposer votre vision rigide et étriquée du port du voile, pensez à ce que cela signifie réellement pour les femmes maliennes. Peut-être que, juste peut-être, elles n’ont pas besoin de votre approbation pour se sentir belles et puissantes. Et si elles veulent porter le voile, c’est parce qu’elles en ont envie, pas parce qu’on leur a dit de le faire.

‎Le défi pour nous n’est pas de choisir entre laïcité et islam, mais d’inventer une modernité qui respecte la richesse de ses traditions tout en laissant de la place à la diversité. Alors, unissons nos voix pour dire non à l’imposition et oui à l’expression libre individuelle. Après tout, le vrai style, c’est d’être soi-même, avec ou sans voile. Dieu est plus grand que les djihadistes et les Maliennes le prouvent chaque jour, avec panache!

Albadia DICKO

 


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