Justice

AFFAIRES RAS BATH, ROSE VIE CHÈRE : en délibéré le 16 décembre prochain

Les regards sont tournés vers la Cour d’appel de Bamako alors que les affaires de Ras Bath, chroniqueur et de Rose Vie Chère, l’influenceuse au franc-parler, se retrouvent à nouveau sous les feux de la justice. Le 16 décembre prochain, ces deux figures emblématiques de la société malienne sauront si leur détention, entamée en mars 2023, prendra enfin fin ou si leur combat pour la liberté d’expression se poursuivra derrière les barreaux.

Youssouf Bathily, connu sous le nom de Ras Bath, est un chroniqueur radio et militant associatif, tandis que Rokia Doumbia, surnommée Rose Vie Chère, est une mère de famille et influenceuse sur les réseaux sociaux. Tous deux sont accusés de « atteinte au crédit de l’État » et d’« association de malfaiteurs », des charges qui suscitent l’indignation parmi leurs partisans et des observateurs de la scène politique malienne.

Le 25 novembre dernier, leur dossier a été examiné à huis clos par la chambre d’accusation. Bien que leurs avocats aient plaidé en leur faveur, ni Ras Bath ni Rose Vie Chère n’étaient présents. Maître Kassoum Tapo, leur avocat, a insisté sur le fait qu’« il n’y a pas lieu d’instruire » car les faits ont déjà été jugés. Il a fait référence au principe du non bis in idem, qui empêche de juger deux fois les mêmes faits.

En effet, les accusations portées contre Ras Bath et Rose Vie Chère s’inscrivent dans un contexte de tensions politiques. Les deux personnalités ont été mis sous mandat de dépôt pour avoir critiqué ouvertement les autorités de transition en place. Ras Bath est notamment poursuivi pour avoir insinué que l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga avait été « assassiné » en détention, tandis que Rose Vie Chère a dénoncé l’augmentation des prix des légumes et l’insécurité dans une vidéo virale, qualifiant la transition du président Assimi Goïta d’« échec ».

Les décisions de justice précédentes avaient abouti à des relaxes et des condamnations, mais le Parquet a récemment décidé de relancer les poursuites, ajoutant des accusations de « crime à caractère raciste et religieux ».

Le cas de Ras Bath et Rose Vie Chère a suscité un vif intérêt, tant au niveau national qu’international. Amnesty International a qualifié leur détention d’« arbitraire » et a dénoncé l’« instrumentalisation de la justice » par le pouvoir..

Le moral des accusés reste solide, selon leur avocat. « Ils tiennent bon », affirme Maître Tapo, qui reste convaincu que la justice finira par triompher. Alors que le Mali traverse une période de turbulences politiques, le verdict du 16 décembre pourrait bien devenir un tournant décisif pour la liberté d’expression et la justice dans le pays.

Alpha SILAMAKA


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