Crépissage Annuel de la Mosquée Djingareyber : La tradition respectée
Chaque année, la ville historique de Tombouctou, joyau du Mali, célèbre un événement important. Il s’agit du crépissage annuel de la mosquée Djingareyber. Le 12 octobre 2025, cette tradition ancestrale a été respectée une fois de plus rassemblant les habitants dans un élan de solidarité et de fierté culturelle.
Le crépissage, qui consiste à appliquer de l’argile sur les murs des habitations et des monuments, est particulièrement centré sur la célèbre mosquée de Djingareyber (grande mosquée), inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette pratique ancestrale n’est pas seulement une nécessité pour protéger les bâtiments des intempéries et assurer leur durabilité, mais elle revêt également une dimension culturelle et symbolique forte, incarnant le respect d’une tradition ancestrale et la cohésion communautaire.
Dès l’aube du 12 octobre, l’effervescence était palpable dans les ruelles de Tombouctou. Les habitants, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, se sont rassemblés pour préparer l’argile, mélangeant avec soin ce matériau naturel avec de l’eau. Les chants traditionnels résonnaient, accompagnés des rythmes entraînants des tambours et des clochettes, créant une ambiance festive. Chaque geste, chaque mouvement témoignait de la mémoire collective et des savoir-faire transmis de génération en génération.
Fatoumata, une habitante du quartier de Sarey keyna qui abrite la fameuse mosquée « Djinguareyber », m’a confié avec enthousiasme : « Cette cérémonie, c’est notre manière de montrer que nous aimons notre ville et que nous voulons la préserver. Chaque année, je ressens la fierté de mes ancêtres quand je participe au crépissage ». Moussa, un artisan local, a également partagé son ressenti : « C’est un moment où tout le monde travaille ensemble. Le crépissage ne se limite pas à la technique, c’est un véritable acte communautaire. »
Le crépissage ne se limite pas aux alentours de la mosquée Djingareyber ; il se déroule dans tous les quartiers historiques de la ville, où chaque habitant participe avec un engagement sincère. Ce geste simple, mais chargé de signification, envoie un message puissant : la culture et l’histoire de Tombouctou sont vivantes, et chaque citoyen joue son rôle dans leur préservation.
Cette tradition culturelle, au-delà de sa dimension esthétique, constitue également un moment de transmission intergénérationnelle. Les anciens enseignent aux jeunes les techniques du crépissage, l’importance des matériaux, et la signification symbolique de chaque geste, assurant ainsi la continuité de cette pratique précieuse.
L’évènement en question dépasse le cadre d’un simple rituel. C’est un acte d’amour pour la ville et sa grande mosquée, un hommage aux ancêtres, et un engagement pour l’avenir. Grâce à la participation de tous, à l’esprit communautaire, et au soutien des autorités locales, cette tradition continue de briller, rassemblant chaque année les habitants autour de leur patrimoine commun.
Les murs d’argile fraîchement crépis et les ruelles animées rappellent que la culture est toujours vivante. L’édition de 2025 a été marquée par la présence du Gouverneur, qui a exprimé sa joie de participer à cette activité traditionnelle. Respectant les coutumes, il a transporté le banco aux maîtres maçons et a été lui-même enduit par ses amis, incarnant ainsi l’esprit d’unité et de respect envers cette tradition séculaire.
A noter que la majestueuse mosquée de Djingareyber aura bientôt 800 ans d’existence. Elle a été construite en 1325 par l’empereur Kankou Moussa de retour de la Mecque.
Aissata TRAORE (stagiaire)
Kaloum info du mardi 14 octobre 2025
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